Un gendarme pose fièrement sur son cheval, lui-même de fière allure.
Le premier corps policier national du Canada est formé en 1873 sous le nom de Police montée du Nord-Ouest. Après leur formation, deux cent soixante-quinze agents sont déployés dans l'Ouest pionnier avec mission de faire régner la loi et l'ordre, d'enrayer le trafic du whisky, de traduire les hors-la-loi en justice et de nouer de bonnes relations avec les tribus amérindiennes. Ce n'est pas une mince affaire quand on sait qu'il n'y a aucune installation pour les accueillir.
Pour communiquer avec l'Est, il faut chevaucher sur quelque 300 km jusqu'au Montana, aux États- Unis. Loin de tout, livrés à eux-mêmes, les hommes entreprennent de construire un hôpital, une écurie, puis des quartiers pour eux-mêmes et leurs officiers. Avec l'aide de colons et d'autochtones, ils amassent assez de vivres pour passer l'hiver.
Les recrues doivent savoir monter à cheval, sans plus; on ne s'attarde pas encore aux subtilités de l'équitation militaire. Les exercices officiels de cavalerie débutent en 1885, quand l'effectif atteint presque 1 000 hommes. Lors de l'Exposition et du Stampede de 1935, l'épouse de l'un des premiers sergents de cavalerie britanniques qui ont entraîné les hommes remarque que le manège est identique à celui dont elle a été témoin 50 ans plus tôt. C'est déjà le Carrousel, ce grand spectacle équestre orchestré en musique qui séduit les foules encore de nos jours.
En 1920, le corps de police est rebaptisé Gendarmerie royale du Canada (GRC). Il compte aujourd'hui plus de 28 000 membres et est réputé dans le monde entier. Son esprit et son histoire sont indissociables de ceux des Prairies. Les villes de Calgary et de Regina étaient à l'origine des postes de la Police montée, et le bison qui orne l'écusson de la GRC rappelle que les premières recrues, voilà plus d'un siècle, étaient en plein territoire sauvage.