L'une des premières découvertes fossiles qui fascina l'imaginaire canadien fut le Bathygnathus borealis, mis au jour en 1845 près de New London, à l'Île-du-Prince-Édouard. Ce ne fut qu'en 1905 que l'on identifia l'os correctement : un fragment de la mâchoire supérieure d'un sphénacodontidé, de la famille des reptiles mammaliens pélycosaures, ou synapsides, animaux ayant vécu du pennsylvanien Tardif jusqu'à la moitié du permien. Sur la base des similitudes entre les mâchoires, les experts croient que le spécimen provient en fait du fameux Dimetrodon à voile dorsale ou d'un animal semblable, bien que l'on n'ait pas encore trouvé de preuve fossile d'une voile dorsale. Si le Bathygnathus ressemblait au Dimetrodon, la grande « voile » sur son dos aurait servi, croit-on, à régler la température de son corps.
Malgré ce faux constat, le fossile a quand même une grande importance scientifique et historique : la créature a vécu il y a environ 290 à 260 millions d'années, à l'époque où l'Île‑du-Prince-Édouard se trouvait près de l'Équateur.